Garagistes indépendants depuis 5 ans, Élodie et Mickaël Etchart jouent le jeu et investissent dans leur futur. En 2019, ils ont fait construire de nouveaux locaux. Pendant les deux confinements, ils se sont mobilisés en restant ouverts.

Mais aujourd’hui, ils se retrouvent seuls et démunis avec un garage qui ne remplit pas les cases pour les aides. Dans cette situation, comment sauvegarder leur affaire familiale, dans laquelle ils ont tout investi ?

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Vous avez repris votre garage en 2015. Comment se sont passées les premières années ?

En 2015, nous avons repris une structure déjà existante et c’est devenu une vraie affaire familiale. C’était un rêve pour Mickaël, qui a toujours travaillé en tant que mécanicien. Quant à moi, je travaillais dans la petite enfance et je me suis reconverti pour l’aider. Donc j’ai appris mon métier sur le tas !

Après seulement 6 mois d’activité, le garage fonctionnait à plein régime et nous avons voulu faire construire plus grand. Il faut savoir que nos locaux étaient très petits et plutôt vétustes.

Le projet a vu le jour trois ans et trois permis de construire plus tard, notamment grâce à l’aide de la mairie d’Etoges, commune où nous sommes installés, qui souhaitait avoir un garage avec station service dans sa commune.

Vous êtes restés ouverts pendant le 1er confinement ? Comment êtes-vous sortis de cette période ?

Au départ, ça s’est fait dans la peur et l’incertitude ! Quel est notre rôle ? Est-ce rentable de maintenir notre garage ouvert alors que nous habitons à plus de 30 km du garage ?

La réalité nous a vite rattrapés : les gens qui étaient dans l’obligation de se rendre au travail avaient besoin de nous.

Et puis, en moins d’un an, nous avons vécu un cambriolage et deux autres tentatives d’effraction. Impossible donc de laisser notre entreprise sans surveillance.

Résultat : nous avons opté pour des demi-journées de travail. Et on a “profité” du calme ambiant pour participer aux formations proposées par notre réseau qui nous a beaucoup soutenu moralement !

Avec le recul, même s’il y a eu un vrai manque à gagner, on a survécu. Le travail a vite repris au moment du déconfinement, et ça nous a fait du bien. Tant moralement que pour notre trésorerie.

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Vous êtes une entreprise individuelle, de quelles aides avez-vous bénéficié lors du 1er confinement ?

L’État nous a bien aidé et assez rapidement lors de la 1ère vague. On a eu un report des emprunts, de l’URSSAF. On a pu toucher un fond de solidarité de 1500€ pour le garage, donc pour toute la famille.

C’est aussi là toute la complexité de notre situation : je suis conjointe collaboratrice, donc je ne touche pas de salaire et notre fils Charly qui travaille avec nous est en CAP. Nous avions prévu de changer de statut en 2020, mais cela représentait un coût supplémentaire. Il a fallu faire des choix...

Que pensez-vous des aides proposées pendant cette seconde vague ?

Là c’est une toute autre histoire ! Tout est flou, on se bat avec l’administration pour savoir si on a le droit à des aides ou non. Notre trésorerie est au plus mal. Les clients se font rares.

On remplit beaucoup de papiers, on attend longtemps et on reçoit toujours la même réponse : non. Car on fait partie de ces garages un peu à part qui “ne remplissent pas toutes les cases”. Beaucoup d’entre nous abandonnent les démarches.

Vous travaillez dur pour vous en sortir. Ressentez-vous des inégalités de traitement selon les types de commerces ?

On a choisi d’être propriétaires et on est fiers d’avoir monté notre entreprise. Fiers pour nous et nos enfants. Mais les inégalités devant les aides accordées par l’Etat sont réelles et c’est dur au quotidien …

Prenez l’exemple d’un petit commerce dit “non essentiel” qui serait locataire auprès de la mairie. L’objectif du conseil municipal, c’est d’aider ses commerçants à rester dans sa commune pour que celle-ci reste attractive. Alors, dès qu’une mairie le peut, elle apporte de l’aide : un loyer offert, une cotisation, etc. Ce commerce se retrouve donc sans loyer à payer.

A cela s’ajoutent les aides de l’Etat prévues pour les commerces fermés, allant de 1 500 à 10 000€ par mois et le chômage partiel pour ses salariés.

C’est important qu’ils aient ces aides là ! Mais qu’en est-il des aides pour les entreprises comme nous ? Propriétaires, avec des charges à payer tous les mois, une autorisation à rester ouverts mais zéro client, donc pas d’entrées d’argent?

Les entreprises meurent à petit feu et l’Etat ne fait rien. C’est incompréhensible … je suis en colère, déçue, fatiguée. Vraiment fatiguée. J’aime mon garage, j’aimerais pouvoir dire qu’on pourra un jour le céder à notre fils Charly mais, va-t-on seulement réussir à passer la crise ?

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Pandora
Écrit les mains dans le cambouis par

Pandora

Mécano du web

30 novembre 2020, 8:00


Pour passer la seconde 🚗💨