En juin dernier, la vente des voitures thermiques neuves a été interdite à partir de 2035. Mais contrairement au Parlement et à la Commission européenne, le Conseil européen a laissé la porte ouverte à d'autres solutions que le 100% électrique. De nouvelles négociations se sont ouvertes le 5 septembre, au cours desquelles l'éthanol joue son avenir post-2035.

🔍 Vers une interdiction de l'éthanol après 2035 ?

interdiction éthanol 2035

Le moteur thermique sera interdit en Europe à partir de 2035, conformément au vote qui a eu lieu à Bruxelles dans la nuit du 28 au 29 juin dernier. La seule exception est le fameux amendement Ferrari, qui permet aux constructeurs produisant moins de 10 000 véhicules par an d'éviter en partie ces restrictions. Autrement, la vente d'une voiture neuve à moteur thermique ne sera plus autorisée.

Cependant, de nombreuses conditions restent encore à définir. Le Parlement européen avait notamment manifesté son souhait de ne conserver que des véhicules 100% électriques, mais le Conseil européen a préféré laisser une porte ouverte à d'autres types de carburants neutres en carbone, ainsi qu'aux véhicules hybrides rechargeables.

Ainsi, il a fait le choix de garder dans le texte le principe de neutralité technologique. Moins restrictif que le Parlement et la Commission européenne, le Conseil, qui représente les 27 États membres, maintient un objectif de zéro émission de CO2 à l'échappement mais veut que la réglementation autorise les carburants neutres en carbone comme alternative au 100% électrique.

Le Conseil européen a même prévu une clause de revoyure en 2026 afin d'autoriser la vente des voitures hybrides rechargeables en fonction du taux de pénétration des moteurs électriques.

⛽ Les négociations sur l'E85 sont en cours à Bruxelles

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Depuis le 5 septembre, des discussions se sont donc ouvertes à Bruxelles entre les trois instances de l'Union européenne (Conseil, Parlement et Commission) pour finaliser le règlement qui doit conduire à l'arrêt total des ventes de véhicules thermiques neufs à partir de 2035.

Dans ce contexte, la filière du bioéthanol entend tirer son épingle du jeu et espère la souplesse du Conseil européen, là où le Parlement et la Commission avaient plutôt manifesté leur intention de ne garder que le 100% électrique.

Ainsi, la Collective du bioéthanol est actuellement en train de défendre l'E85, notamment grâce à une étude de l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (IFPEN) publiée juste avant l'été. D'après cette étude, une voiture fonctionnant avec une combinaison d'hybride rechargeable et d'éthanol n'émettrait pas plus de CO2 sur l'ensemble de son cycle de vie que le même modèle de voiture en 100% électrique.

L'analyse tient notamment compte de la production du véhicule, moins polluante que celle d'une voiture électrique, ce qui permettrait de compenser les rejets à l'échappement au cours de son utilisation.

Par ailleurs, la filière de l'éthanol défend que des progrès technologiques sont encore à venir et a présenté diverses innovations et projections pour 2040 qui permettraient d'encore abaisser les tonnes de CO2 émises au cours du cycle de vie d'une voiture roulant à l'E85.

Avec l'augmentation du prix du carburant, l'éthanol est actuellement en vogue. De nombreux automobilistes ont converti leur voiture ces derniers mois, provoquant un bond des kits flexfuel. Mais la filière doit désormais défendre son avenir à Bruxelles.

Pour l'éthanol, l'enjeu des semaines à venir va être de convaincre toute l'Europe de ses arguments, y compris les pays où l'E85 a du mal à percer. Pour le moment, les promoteurs et détracteurs de l'éthanol bataillent à coups d'études et analyses diverses. Et ce sera donc aux institutions européennes de trancher.


Ariane
Écrit les mains dans le cambouis par

Ariane

Mécano du web

08 septembre 2022, 8:45


Pour passer la seconde 🚗💨